jeudi 28.03.2024  

atome, centrale digitale

 

 

 

nightsystem.com Sub Static
   
Interview Legowelt - Bunker / Clone / Ghostly International - NL 

Danny Wolfers aka Legowelt est l'un des producteurs du moment les plus originaux. Avec de nombreuses sorties sur Bunker, Cocoon, Ghostly International, Stilleben, Ural 13, 541, Clone et bien d'autres encore, il a réussi à créer un style de musique très personnel qui ne peut laisser personne indifférent. Depuis La Haye, il est en train de conquérir la planète avec ses beats. "Disco Rout", son premier gros succès, le propulsa sur le devant de la scène et fut d'ailleurs qualifié de "morceau de l'année 2002" par le magazine allemand Groove. Intéressons-nous de plus près au "wonder boy" hollandais qui, cela ne fait aucun doute, n'en a pas fini de dominer le petit monde de la musique électronique underground.

- Atome : Comment as-tu choisi ton pseudo Legowelt et que signifie-t-il ?
- Legowelt : C'était simplement un nom qui sonnait bien. Et puis dans le même temps, je me suis dit que ça pouvait faire références aux légos : tout comme avec les petits blocks, on peut s'amuser et créer ses propres mondes avec des sons aussi...

- A : Je sais qu'il est souvent difficile de classifier la musique mais pourrais-tu tenter de décrire la tienne?
- L : Je dirais qu'il s'agit tout simplement de musique électronique influencée par toutes sortes de choses allant des bandes son de films d'horreurs européens jusqu'à la house de Chicago (Dancemania par exemple).

- A : J'ai lu quelque part que tu trouvais que la musique actuelle est trop aseptisée parce que tout y est numérique et plat. Peux-tu nous en dire plus et penses-tu que ta connaissance des machines analogiques te permette d'apporter quelque chose de neuf dans ce domaine ?
- L : Quand tu écoutes de la musique électronique aujourd'hui, il s'agit la plupart du temps d'un simple beat, la production est trop propre et les mélodies sont nulles… il n'y a ni âme ni touche personnelle… tout semble standardisé… ce ne sont plus les gens qui font la musique mais les machines avec des sons preset. Avec les micro-ordinateurs actuels, il est possible d'émuler les vieux synthés à la perfection mais cela ne change rien au problème : ce qui prime n'est pas ce qu'on utilise mais la façon dont on l'utilise vraiment. On peut faire des choses incroyables avec uniquement un ordinateur portable car tout se trouve au niveau des logiciels maintenant. Malheureusement, trop de gens ne prennent pas le temps d'exploiter tout cela à fond...

- A : Nous savons que tu es un fan des machines analogiques. Quelle est ta préférée dans ton studio et penses-tu que les instruments analogiques soient à l'origine du son "Legowelt" ?
- L : La machine que je préfère est ma table de mixage, une vieille table D&R. Avec mon ordinateur il s'agit de la pièce maîtresse de mon studio puisque qu'elle en assure le contrôle principal. Mon équipement analogique n'a pas tant d'importance que cela. Le son provient d'un mélange de nombreuses machines, aussi bien vielles que récentes... J'utilise aussi des synthés numériques et des ordinateurs. Mais c'est vrai que je suis un amoureux des bons vieux synthés vintage... un peu de la même manière que les collectionneurs d'antiquités :)

- A : Qu'est-ce qui t'a poussé à créer de la musique ?
- L : Une force à la fois étrange et mystérieuse.

- A : Y a-t-il un morceau dont tu sois particulièrement fier ?
- L : Oui, c'est "Apollo Park" que j'ai sorti sous mon pseudo Polarius pseudonym (sur Crème records - Polarius "Journey to a Land"). Je ne sais plus ce qui s'est passé, je n'arrive pas à me souvenir comment je l'ai fait. Il a probablement été composé avec l'aide d'une intervention divine... A chaque fois que je le réécoute, j'ai des frissons. Il s'en dégage une atmosphère mélancolique et deep mais aussi très "happy" que l'on peut ressentir quand on écoute ce morceau.

- A : Je crois savoir que tu vis à La Haye. Est-ce que cet endroit a influencé ta façon de produire de la musique ?
- L : Oui, les bases étaient là-bas. A La Haye il y avait une scène qui correspondait bien à mes goûts musicaux et Bunker records est également basé dans cette ville... Il s'agit du label qui m'a accueilli. La Haye est assez différente des autres villes hollandaises car c'est la seule grande ville située sur la côté et qui dispose d'autant de superbes parcs. Elle attire d'ailleurs de nombreux marginaux.

- A : Qu'est-ce qui t'excite le plus : jouer en live ou le DJing ?
- L : Je ne suis pas DJ. Je passe quelquefois des disques mais ce n'est pas ma spécialité. Jouer en live est ce que je préfère et ce que je fais le mieux. Mais c'est vrai qu'il est sympa de pouvoir jouer des disques dans certaines occasions... c'est bien de pouvoir jouer les disques qu'on aime vraiment. Le problème c'est que la plupart du temps je passe des disques que personne n'aime, ce qui fait que ça reste toujours une expérience assez bizarre.

- A : L'année 2003 fut riche pour Danny Wolfers. Tu as des sorties sous Legowelt sur Bunker, Superstar, Pocketgame et Molotov; sous Polarius sur Crème, Bunker, et Down Low; sous Gladio sur Bunker encore; sous Catnip sur Kentaur Racing; et pour finir sous Legowelt vs Orgue Electronique sur Lasergun. Cela fait onze sorties en neuf mois. Quel est l'intérêt de sortir des disques sous différents pseudos ?
- L : Ces différents projets permettent d'avoir des styles différents. Polarius est orienté house de Chicago, à la fois brute et deep. Gladio est plus dark, electro historique façon 'empire romain', etc...

- A : Durant une tournée, s'est il passé quelque chose dont tu te souviendras toujours ?
- L : Il y a toujours des aventures excitantes. La dernière tournée aux USA avec Orgue Electronique, Kassen, Bangkok Impact et DJ TLR a probablement été la plus marquante. En un mois, nous avons traversé des brouillards de neige, des déserts torrides, des tornades et d'inquiétantes forêts.

- A : Parle-nous de quelque chose que personne ne connaît sur Legowelt et que nous devrions tous savoir ?
- L : Non, je préfère en rester là. :)

- A : As-tu des obsessions ou objets fétiches ?
- L : Hum... eh bien disons que les synthés vintage sont une obsession.

- A : Et pour finir, quels sont tes futurs projets ?
- L : Faire de la musique, sortir des disques, faire des lives, concevoir des synthés un peu bizarres et bien plus encore.
www.xs4all.nl/~awolfe     www.bunker-records.com
PanK, 07/10/2003

Disco Rout

Legowelt

Legowelt

Classics

Legowelt

Slave of Rome

Legowelt

Catnip